Spleen, Yannick Rigaud ©
Les Tendres Plaintes
Une journée britannique en musique
Construit autour de l’idée de l’absence, ce concert se divise en quatre parties. Quatre parties d’un même miroir brisé, où l’image de l’être aimé se perd peu à peu. Ces différents éclats reflètent tour à tour l’amour trouvé ou retrouvé puis sa perte brutale, irrémédiable. Le troisième temps est celui du chagrin et l’insondable tristesse de la séparation forcée. Enfin, le repos, peut-être même la consolation, viendront apaiser un peu ce cœur soumis aux lois terribles du sentiment.
Dialoguant avec ces aspects amoureux du tournant des XVIIe et XVIIesiècles, des pièces contem poraines forgent un contrepoint où l’on voit que l’amour provoque, encore aujourd’hui, les tourments les plus rudes. Les Émissaires vous proposent une plongée au cœur de ces airs, qu’ils soient d’opéra, de cour, d’église ou de salon, dans lesquels compositeurs et compositrices rendent plus belles les douleurs humaines.
Toujours soucieux de mettre à l’honneur les répertoires méconnus, l’Ensemble s’attache à faire entendre les voix de ceux parfois injustement appelés “petits maîtres”, mais aussi celle des femmes, que l’histoire a trop souvent fait taire. Compositrices, autrices, inspiratrices, mécènes, dédicataires, elles marquent de manière indubitable toute la période baroque. Nous faisons aussi appel au répertoire d’au jourd’hui, montrant ainsi que l’écriture pour les instruments anciens ne s’est pas arrêtée en 1750, mais qu’ils font plus que jamais partie du paysage musical. Les visages de l’amour dans ce programme sont à la fois un hommage à l’antiquité fantasmée de Cythère et des bergers, mais aussi annonciateurs des émois du romantisme. La forêt, la nuit, le silence deviendront les confidents des âmes en peine, tandis que la mort et le sommeil, à la fois douloureux et consolateurs, leurs permettent de trouver le repos.
Romain Bazola, Ténor
Federica Basilico, Violon
Iris Tocabens, Viole de gambe
Claire Meusnier, Clavecin